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  • Photo du rédacteurcatherin arsenault

Quelle importance accorder à l'équipement?

Lorsqu'on regarde les accomplissements de quelqu'un, on ne pense pas, ou du moins, on oublie qu'il y a eu un début, des échecs et beaucoup de persévérance. Pour certains, il y a une certaine facilité qui donne une petite longueur d'avance mais l'ardeur n'y est pas moindre.


Il m'est arrivé de parler photo avec mes clients et de réaliser qu'ils ont un équipement équivalent ou même supérieur au mien. Une caméra et un objectif sont des outils au même titre qu'un instrument de musique ou l'équipement d'un sportif. Si je m'achetais le même équipement qu'Alex Harvey, ça ne ferait pas de moi une meilleure fondeuse. J'ai l'impression que je ressentirais plutôt de la frustration en constatant que je n'évolue pas assez rapidement, j'ai un équipement de pro après tout! À moins de ne pas savoir quoi faire de votre argent, rien ne sert d'investir dans un équipement professionnel.



Approfondissez vos connaissances et votre technique


Êtes-vous réellement allé au bout des possibilités que vous offre de votre équipement? La réponse est très probablement non. Si vous ne connaissez pas la raison derrière le problème que vous reprochez à votre matériel, c'est que vos besoins sont mal définis et que vous en avez encore à apprendre et c'est une excellente chose! Connaître le triangle d'exposition (vitesse, ISO, ouverture) et lire le manuel d'utilisation de sa caméra sont 2 incontournables pour tirer le plein potentiel de son équipement. Pas d'excuses, vous pouvez le télécharger en ligne si vous ne l'avez plus.


Pour s'améliorer, il faut connaître la base, la comprendre et surtout, pratiquer. Avoir une bonne caméra vous mènera au même point de départ. Vous pourriez posséder exactement mon équipement et avoir les même résultats qu'avec le vôtre ou peut-être même être encore plus déçu.



Pourquoi je veux changer d'équipement?


Avant de faire un achat, il faut répondre à cette question en toute honnêteté.


  • Pour avoir une vitesse d'obturation plus rapide?

  • Pour avoir des images au focus?

  • Pour avoir un meilleur piqué?

  • Pour avoir moins de bruit?



Ce sont les raisons principales pour lesquelles on considère faire un achat. Si vous ne comprenez pas tous ces termes, il y a de très fortes chances que ces points peuvent s'améliorer avec une meilleure technique et une meilleure connaissance.


Vitesse d'obturation : temps de pose, vitesse de déclenchement, durée d'exposition, ils réfèrent tous à la même chose. C'est la durée pendant laquelle l'obturateur (une composante interne de la caméra) sera ouvert pour laisser passer la lumière. Une vitesse d'obturation de 1/50 secondes laissera passer plus de lumière qu'à 1/200 secondes puisqu'elle est plus lente. La vitesse doit être choisie en fonction de la lumière ambiante, mais aussi en prenant en considération le sujet. Plus il se déplace rapidement, plus on devra opter pour une vitesse rapide si on veut le figer. D'un autre côté, une vitesse lente va requérir une immobilité irréprochable de notre part ou l'utilisation d'un trépied. La rafale est un mode prisé chez les photographes animaliers et sportifs, en autant que la mise au point ait été faite au bon endroit. Sachez que la carte mémoire a une grande influence sur la vitesse de la rafale. On ne choisit pas une carte mémoire en ayant comme seul critère sa capacité d'écriture, c'est-à-dire le nombre d'images qu'elle peut enregistrer; la vitesse d'écriture est primordiale. L'investissement dans une nouvelle carte mémoire sera beaucoup moins important que l'achat d'une nouvelle caméra. Les journées hivernales diminuent également la rapidité de la rafale en raison de la température.


Pour faire des photos à l'intérieur, assurez-vous d'avoir une lumière suffisante et d'avoir un sujet qui ne bouge pas rapidement puisque vous devrez probablement avoir une vitesse d'obturation basse pour avoir une image suffisamment lumineuse. Oubliez le flash intégré à votre caméra, vous obtiendrez sinon des pupilles vertes ou rouges, une lumière peu flatteuse et une ombre distrayante.



Focus : l'endroit où la mise au point est effectuée. La caméra fera la mise au point à l'endroit où on lui demande. Il peut y avoir plusieurs raisons pour laquelle une image est floue.

  • La mise au point n'était tout simplement pas au bon endroit.

  • La vitesse d’obturation était trop lente par rapport au sujet qui n'a pu être figé.

  • Idem si c'est nous qui n'étions pas assez stable (à ce moment on parle de flou de bougé).

  • L'ouverture du diaphragme choisie est grande et nécessite donc une mise au point très précise.

  • Votre caméra doit être recalibrée.

  • Il est possible que la distance entre la caméra et le sujet n'était pas suffisante. Il y a toujours une distance minimale à respecter qui varie selon les objectifs.

  • Sauf de rares exceptions, le focus devrait toujours se faire sur les yeux.


Je ne suis pas infaillible, j'ai aussi des images floues! Dans ce cas-ci le focus était au mauvais endroit.



Piqué : netteté d'une image (à ne pas confondre avec le fait qu'une image soit au focus ou non) sur laquelle ont peut déceler beaucoup de détails. L'objectif aura une incidence directe sur le piqué. Une focale fixe (exemple 24 mm, 35 mm, 50 mm, 85 mm, etc.) est plus lumineuse en raison de son ouverture maximale qui peut aller jusqu'à f/1.8, f/1.4, voire f/1.2 (on parle de grande ouverture car plus le chiffre est petit et plus l'ouverture est grande). De par son ouverture, ce type d'objectif permet également d'avoir une profondeur de champ qui détachera le sujet de l'arrière-plan. Le piqué peut être intensifié en post-traitement mais il faut savoir doser par soucis de réalisme. Dans les logiciels de traitement, cette option se nomme « netteté », « sharpen » ou « sharpening » en anglais.



Pour avoir du piqué, il faut évidemment avoir une image au focus si on veut bien distinguer les détails.



Bruit : aspect granuleux visible sur une image, plus particulièrement dans les zones sombres. Ce résultat se produit lorsque le capteur de la caméra ne reçoit pas assez de lumière. Si on prend une image dans un endroit peu éclairé, on doit augmenter les ISO si la vitesse d’obturation et l'ouverture du diaphragme sont au minimum, ce qui pourrait occasionner du bruit sur l'image. Il y a différentes façons d'aborder le problème du bruit. Je préfère augmenter mes ISO et avoir plus de détails à la prise de vue, aller en chercher davantage en post-traitement et ensuite l'atténuer en post-traitement également. D'un autre côté, il faut savoir lorsqu'il est préférable de s'abstenir et trouver un autre endroit ou revenir à un autre moment de la journée. Comme pour le piqué, il faut y aller avec parcimonie puisque diminuer le bruit a comme effet de lisser l'image donc de diminué les détails. Dans les logiciels de traitement, cette fonction se nomme « réduction du bruit », « noise reduction » ou « denoise » en anglais.


Voici l'image sans aucun traitement. C'était une journée nuageuse comme je les aime. La lumière était très douce dans ce boisé et avec un chien noir, je savais que j'allais devoir hausser les ISO. Étant au max de l'ouverture de mon diaphragme et à la vitesse d'obturation la plus basse que me permettait mon boîtier sans avoir de flou de bougé, j'ai dû augmenter les ISO pour avoir un peu de détails dans les noirs. Je connais très bien mon boîtier et je savais que je pouvais monter à 2500 ISO et que le reste se ferait en post-traitement.

Le bruit était peu perceptible sur l'image brute, même à 2500 ISO. C'est en débouchant les ombres dans Lightroom et Photoshop qu'il s'est accentué et c'est tout à fait normal. Une fois le traitement terminé, j'ai légèrement diminué le bruit pour conservé la qualité de l'image.



L'erreur la plus commune


Il est préférable d’investir dans les objectifs plutôt que dans le boîtier. Ce dernier a une durée de vie contrairement aux objectifs. Un objectif choisi judicieusement pourra vous suivre très longtemps, c'est donc un très bon investissement.


Il est également très probable que la raison pour laquelle vous voulez changer d'équipement est parce que c'est l'objectif et non la caméra qui s'avère problématique. Vous avez certainement eu la réponse en ayant pris connaissance des principales raisons pour lesquelles ont souhaite généralement acheter un nouvel objectif ou une nouvelle caméra.


La qualité de vos images passe avant tout par l'objectif. Commencez d'abord par opter pour un objectif de meilleure qualité si c'est véritablement le problème. Vous pouvez commencer par le louer ou envisagez d'acheter usager. Il arrive à l'occasion que je loue des objectifs pour des contrats spécifiques. J'ai fait la même chose à quelques reprises avant de faire l'achat du boîtier que j'ai présentement en comparant le rendement. À défaut d'avoir le budget pour un important achat, c'est un petit luxe que vous pouvez peut-être vous permettre?


Au lieu d'acheter 2 objectifs en pensant faire un choix astucieux, choisissez-en plutôt un seul et privilégiez-en un avec une ouverture de f/2.8 ou plus grande (un chiffre plus petit) si possible.


D'ailleurs, rien ne sert d'avoir une multitude d'objectifs, surtout quand la photographie n'est pas un métier. J'en possède quelques-uns mais 99% du temps, j'utilise mon 70-200 mm et le 1% restant, c'est mon 35 mm. Tous les photographes ont un objectif préféré. À quoi servira principalement cet objectif? Oubliez les exceptions où vous vous en servirez 1 fois par année en voyage. Ciblez vos besoins.



Investir ou non?


J'ai un équipement professionnel parce que c'est mon métier, que je dois livrer des images haute résolution qui seront utilisées dans des formats gigantesques pour certaines, que la majorité de mes clients désirent des impressions et que je travaille souvent avec une faible lumière. Il y a des objectifs que je possède depuis plus de 10 ans parce qu'à moins de les échapper sur une roche ou dans l'eau, ils n'ont pas de durée de vie contrairement à une caméra. J'ai attendu des années pour certains avant d'en faire l'achat au lieu de m'en procurer un de moindre qualité. Je préfère économiser et investir, parce que ce sont mes outils de travail.


Un bon équipement vous donnera un bon rendement à la limite de vos compétences. Maîtrisez votre technique et vous pourrez ensuite envisagez investir, autrement vous sauterez des étapes. Vous aurez d'ailleurs plus de connaissances et plus de pratique pour déterminer ce dont vous avez besoin.


J'ai même des objectifs qui ont été fabriqués il y a plus de 60 ans et qui fonctionnent toujours

de façon impeccable, parce que la qualité du verre et leur construction sont irréprochables. Ils fonctionnent encore très bien, même sur un boîtier moderne (avec un adaptateur en mise au point manuelle uniquement).



L'incontournable


L'objectif que tous les débutants (ou non) devraient avoir à mon avis, c'est un 50 mm, l'équivalent chez Nikon est celui-ci. Le moteur peut certes ne pas être aussi rapide et silencieux que d'autres objectifs haut de gamme mais sa grande ouverture de f/1.8 permet de travailler avec un ISO plus bas et donc de diminuer le bruit, en plus d'obtenir un arrière-plan crémeux ou un bokeh (l'effet artistique en arrière-plan très souvent de forme ronde). C'est un objectif polyvalent autant en portrait qu'en paysage et qui pousse à être créatif puisqu'on doit se déplacer au lieu de zoomer pour se rapprocher de notre sujet. Ce n'est par contre pas le choix à privilégier en action. Il est disponible dans diverses gammes de prix allant de 170$ à 2000$ mais les résultats de la version la moins dispendieuse pourraient vous surprendre! Pour moins de 200$ (il se trouve facilement dans l'usager aussi), vous pouvez avoir un objectif tout-aller offrant des résultats époustouflants.


Le 50mm f/1.8 est l'un des objectifs offrant le meilleur ratio qualité/prix et l'un des moins dispendieux. Il a un piqué impressionnant, est très léger et très compact. C'est une image prise en 2013 dans mon salon en lumière naturelle à ouverture maximale donc à f/1.8 avec un Canon 40D. Cette ouverture a fait en sorte que la profondeur de champ était très courte, la zone nette arrête à la moitié du nez, détachant clairement la zone de mise au point du reste qui est floue en raison du choix de l'ouverture du diaphragme.



L'équipement studio


C'est la même chose pour l'équipement studio. Il est tout à fait possible, quand on comprend la base, de travailler avec du matériel à peu de frais, dépendant de ses besoins.


Alors que je faisais de la photographie par plaisir, je photographiais souvent les reptiles que j'avais à l'époque. Voici des images réalisées avec mon studio maison d'une valeur d'une trentaine de dollars et une feuille de carton à 1$. C'était en fait des lampes chauffantes de terrarium, je n'avais donc rien acheté spécifiquement pour la photo. Je n'avais absolument aucune idée de ce que je faisais, mais j'aimais le résultat.



Vous pourriez être étonné de voir les coulisses d'une séance photo, il y a souvent beaucoup de débrouillardise derrière tout ça et je ne parle pas uniquement d'un point de vue personnel.


Je n'ai apporté absolument aucune modification aux images, elles sont tel qu'elles ont été prises en 2008. Un petit coup de post-traitement et elles seraient très présentables. Elles ont été capturées avec un 40D et un 28-135mm, mon tout premier appareil Reflex acheté avec cet objectif.



Ici aussi, aucune modification en post-traitement. Obtenir une bonne balance des blancs et un éclairage uniforme sans avoir de zones brûlées demande beaucoup de technique. Je dois avouer ici que c'était fait sans même en avoir conscience. La chance du débutant comme on dit! Je voudrais reproduire le scénario que je n'y arriverais probablement même pas. J'apprends de moi-même, c'est peu dire!



Mon premier «vrai» kit studio était celui-ci. Les trépieds ne sont pas les plus lourds, leurs vis ne sont pas faites du plastique le plus rigide, ils émettaient un court bruit aigu après chaque déclenchement mais point de vue lumière, il serait impossible de dire si l'image a été prise avec un kit à 360$ ou à 10 000$ ou même plus. Encore une fois, c'est une question de technique et de connaissance. Je l'ai utilisé fréquemment pendant 5 ans, jusqu'à ce qu'ils ne déclenchent plus et que ce soit irréparable. Pour un usage qui ne nécessite pas de le monter et démonter fréquemment, c'est honnêtement un bon achat même si les composantes pourraient être de meilleure qualité. Si le résultat y est, on se fout de l'équipement. C'est mon humble avis.



Image prise avec le kit studio Neewer.



Si vous considérez faire l'achat d'une caméra, d'un objectif ou d'un équipement studio, gardez tout ceci en mémoire. Vous vous retrouverez de toute façon à la même case départ si vous ne maîtrisez tout simplement pas votre équipement. Il faut connaître son outil avant de pouvoir déterminer si on en a besoin d'un autre. Ce que vous avez entre les mains pourrait être plus polyvalent et performant que vous pensez!

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