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  • Photo du rédacteurcatherin arsenault

Choisir le bon photographe animalier, selon une photographe animalière


Je le répète souvent, s’offrir une séance photo est un luxe, comme aller au restaurant d’ailleurs. Quand on arrête son choix sur l’endroit, il faut le faire en toute connaissance de cause. Opter pour la restauration rapide, c’est savoir pertinemment que le service, l’ambiance, le goût et la qualité des aliments en justifient le prix. C’est pour cette raison qu’il est primordial de d’abord fixer ses attentes et c’est alors que tout devient relatif lorsque l’on dit qu’un restaurant «est dispendieux» et cela s’applique à pratiquement tout, dont la photographie.

Point de vue visuel

Que voulez-vous qu’il se dégage de vos photos et le retrouvez-vous dans le portfolio de l’artiste? Qu’est-ce qui vous plaît le plus de son travail? Y a-t-il une qualité homogène d’une photo à l’autre? Une fois que vous avez trouvé ce qui vous plaît visuellement et que vous avez arrêté votre choix sur un (ou plusieurs) photographe, posez vos questions, surtout si votre animal a un tempérament particulier, un problème de santé ou tout autre point qui mérite une attention spéciale. Demandez des références à des personnes que vous connaissez, mais ne tenez compte des impressions que de celles ayant fait affaires avec ce photographe. Ces références sont importantes puisque certains «photographes» mal intentionnés publient des photos n'étant pas les leurs en prétendant le contraire. C'est souvent le cas dans les petites annonces. Il est très facile d'avoir une page Facebook et il ne faut pas se fier à sa popularité puisqu'il est possible d'acheter des «J'aime». Ce n'est pas une certitude, mais un site Internet à jour démontre plus de sérieux et de professionnalisme. Il est important d’avoir confiance en votre photographe tout comme vous avez confiance en votre coiffeur. Personne ne veut avoir honte ou être déçu de sa nouvelle coupe de cheveux; il en est de même pour les photos de vos animaux. Il faut que vous vous sentiez à l’aise avec lui, peu importe que vous communiquiez par courriel, de vive voix ou en personne. Vous devez choisir un photographe pour son style : il sera peut-être intéressé à tenir compte de vos idées, mais il le fera avec sa signature artistique.


Connaissances et outils

Une formation n’est pas nécessairement le gage d’un travail de qualité, tout dépend de l’expérience, de la pratique et de la maîtrise des notions apprises. Formation professionnelle ou non, tout photographe passionné cherche constamment à s’améliorer en consacrant entre autres des heures à la lecture, à des séminaires avec d’autres photographes, à des concours, à des groupes de discussion ou encore à des tutoriels et vidéos. Jugez par vous-mêmes du portfolio du photographe, il est le reflet de son travail et de son expérience. Un équipement de qualité est important, mais sa maîtrise l'est encore plus. La caméra et les objectifs sont les principaux outils du photographe: il serait donc ironique qu'ils ne représentent pas un investissement important pour lui. Il ne faut toutefois pas présumer que la qualité sera nécessairement au rendez-vous. Autre outils importants ; les logiciels de traitement. Ils sont indispensables dans mon cas puisque grâce à eux, la séance peut avoir lieu à n'importe quel endroit avec les chiens fugueur ou ayant un mauvais rappel. Les laisses disparaissent comme par magie alors que l'animal était en toute sécurité. Une excellente maîtrise des logiciels est non négligeable puisqu'ils servent à améliorer la photo et ils sont ce qui était jadis la chambre noire des photographes.



Le vrai du faux

Vivre uniquement de la photographie est rare (pas seulement au Québec) et encore plus quand on a un créneau précis et restreint comme la photographie animalière. J’ai l’immense privilège de me compter parmi ces derniers. C’est un domaine qui est en pleine effervescence depuis quelques années et malheureusement il est devenu difficile de distinguer la vraie valeur d'un photographe professionnel, le terme professionnel (avec tout ce que cela implique) de la personne qui s’improvise photographe animalier. Encore une fois, le portfolio parle de lui-même, mais le grand écart de prix avec d’autres photographes vous mettront la puce à l’oreille. Être photographe à temps partiel ou débutant ne justifie pas des prix ridiculement bas : un mécanicien ne chargera pas 3 fois moins cher parce qu’il débute dans le métier, alors pourquoi il en serait autrement pour un photographe? Un prix inférieur peut signifier plusieurs choses : un manque d’expérience (qui inclut également l’ignorance de la tarification), peu de temps investi (matériel, formation, perfectionnement, traitement des photos, etc.), un moyen de se faire un peu d’argent, etc. À vous de trouver la raison, mais quoiqu’il en soit, vous pourrez constater une différence dans la qualité du travail et le service. L'inverse est possible, quoique moins fréquent. Charger un prix, c’est prétendre ce que l’on vaut.

Le photographe qui murmurait à l’oreille des animaux

En plus de devoir maîtriser les divers aspects techniques, le photographe animalier doit savoir interagir avec les animaux. Tout doit être faire dans le souci du bien-être de l’animal. Sans nécessairement être comportementaliste, il doit pouvoir «lire» l’animal et diriger la séance en conséquence, mais surtout, pouvoir improviser parce que la séance se passe souvent autrement que prévu. C’est un point primordial que vous ne retrouverez chez aucun photographe «improviste». C'est ici que l'expérience de l'artiste à travailler avec les animaux entre en ligne de compte. L’approche du photographe est complètement différente de la photographie avec des personnes ou même des enfants et aura une incidence directe sur votre animal et donc sur son attitude. Vous le remarquerez instantanément sur vos photos. Privilégiez donc un photographe animalier, surtout si votre animal peu représenter un certain défi (ou un cauchemar selon l'expérience de l'artiste) s'il est jeune, nerveux, énergique, agressif, fugueur, aveugle, sourd, sourd et aveugle, malade, souffrant, vieux, etc.

Si vous êtes conscient que vous servirez de «cobaye» en raison de l'un ou plusieurs des points mentionnés plus haut, il faut aussi connaître les risques encourus : déception du résultat, incapacité du photographe à maîtriser la situation, mauvaise expérience pour l'animal, mauvaise communication ou manque de suivi, etc. Il est également important de souligner qu'au Québec, il n'y a aucune législation entourant le mot «professionnel» en photographie et c'est pour cette raison qu'il a perdu toute signification, surtout qu'il est utilisé à outrance. Une séance photo est un investissement monétaire et sentimental. Vous voulez que ces souvenirs soient fidèles à ceux que vous avez en tête et que l’artiste que vous avez choisi arrive à saisir la personnalité unique de votre animal. Ne vous privez pas d’un produit de qualité si vous le désirez réellement en raison de son prix. Réservez de l’argent dans le but un jour de pouvoir vous l’offrir, demandez-le en cadeau, mais peu importe votre décision, ne diminuez pas vos critères.

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